GAZTESARE : le basque made in réseaux sociaux
IKER a participé à une étude transfrontalière pilotée par l’Université du Pays Basque (UPV-EHU) sur les nouvelles pratiques multilingues des jeunes bascophones sur les réseaux sociaux.
Irantzu Epelde s’est plongée en 2019 dans les discussions privées sur Instagram et Messenger d’une trentaine de jeunes bascophones issus de cinq campus en Navarre, Euskadi et Nouvelle-Aquitaine. L’ingénieure de recherche d’IKER loue d’entrée la générosité de ces étudiants qui ont accepté de lui livrer, certes sous le sceau de la confidentialité et de l’anonymat, l’intégralité de leurs messages : « Au départ, nous leur avions demandé l’autorisation d’accéder à un mois de conversations. Finalement, la plupart d’entre eux nous ont donné tout leur historique depuis l’ouverture de leurs comptes, soit plus de 24 000 messages privés ! » Un corpus unique en son genre qui a permis à l’équipe rassemblant douze chercheurs français et espagnols de mener une
analyse linguistique en prêtant particulièrement attention au choix de langues et aux pratiques liées aux phénomènes d’hybridation entre le basque, ses dialectes, le français, l’espagnol et l’anglais. Les enseignements sont riches. Irantzu Epelde constate notamment des disparités en matière de code switching, de mélange des langues, entre les étudiants de part et d’autre de la frontière. « L’influence respective du français et de l’espagnol accentue les différences. Les innovations linguistiques divergent progressivement, donnant naissance à deux variantes s’éloignant l’une de l’autre. »
Contact : epelde.i @ univ-pau.fr