Isabelle ChortLauréate 2019 de l’Institut universitaire de France (IUF)
Trois questions à Isabelle Chort, membre du Centre d’analyse théorique et de traitement des données économiques (CATT), lauréate 2019 de l’Institut universitaire de France (IUF) en tant que membre junior.
Comment devient-on membre junior de l’IUF ?
Ma candidature a été retenue sur la base d’un projet sur les questions de migration, qui s’inscrit dans le prolongement des travaux de recherche que je mène depuis une dizaine d’années. J’ai en effet soutenu en 2011 une thèse intitulée “Trois essais sur les migrations” portant sur le rôle des réseaux de migrants, en particulier au Sénégal et au Mexique. Ensuite, en poste pendant cinq ans à Paris Dauphine, puis professeure depuis 2017 à l’UPPA et membre du CATT, j’ai poursuivi mes travaux sur la thématique des migrations. En me nommant membre junior, l’IUF me donne désormais la possibilité d’approfondir mes recherches.
Quel est précisément votre projet ?
Je l’ai baptisé “La famille, la société et l’État : étude des contraintes à la mobilité individuelle dans les pays en développement”. Son objectif consiste à étudier la mobilité géographique et
socio-économique des individus qui, particulièrement dans les pays en développement, se trouve favorisée ou contrainte par le cadre légal et l’ensemble de normes et liens familiaux dans lequel ces individus évoluent. La première partie porte sur l’impact des résultats électoraux et de politiques migratoires restrictives sur les flux de migrations internationales et de retour. La deuxième partie vise à analyser l’impact du cadre légal sur la mobilité socio-économique des femmes, via différents canaux : mariage, fertilité, héritage. L’objectif de la troisième partie, enfin, est d’explorer les liens entre la mobilité géographique des femmes, induite par le mariage, et leur mobilité socio-économique.
Concrètement, qu’apporte votre nomination à l’IUF ?
En réalité, l’IUF me donne avant tout du temps. Outre les crédits de recherche associés, l’IUF m’octroie le bénéfice d’une décharge de plein droit des deux tiers du service d’enseignement à compter du 1er octobre 2019, et ce pour une durée de cinq ans. Je vais faire exactement ce que j’aurai fait autrement, mais au lieu de passer dix ans ou plus sur ce projet, je pourrai le mener à bien en cinq ans. C’est un luxe énorme !
Contact : isabelle.chort @ univ-pau.fr