L’archéologie entre dans la troisième dimension

L’antenne paloise de l’Institut de recherche sur l’architecture antique (IRAA) travaille  sur les nouvelles technologies d’imagerie 3D au service de l’archéologie.

« L’archéologie se nourrit d’images conçues pour enregistrer, étudier ou faire connaître les vestiges. L’introduction de l’imagerie 3D est en train de bouleverser l’exercice scientifique, au même titre que la photographie au début du XIXe siècle. ». Véronique Picard et Jean-François Bernard, chercheurs à l’IRAA à Pau, sont convaincus de vivre une révolution. Le développement et l’usage des nouvelles technologies est l’un de leurs axes de recherche. « Aujourd’hui, constatent-ils, la représentation n’est plus ni manuelle ni mécanique, elle est numérique. Précises, faciles à partager et en trois dimensions, les nouvelles images permettent de réaliser des fac-similés de vestiges existants et de modéliser des hypothèses de restitution. »

Ils participent actuellement à deux projets internationaux. Le premier, lancé début 2017, consiste à réaliser une photogrammétrie de l’ancienne cité romaine Baelo Claudia, en Andalousie, préalable à la reconstitution numérique des vestiges disparus. Le second, un projet ANR, baptisé ArchXant, vise à reconstruire virtuellement le monument des Néréides de Xanthos en Turquie.

« Le développement frénétique d’algorithmes privilégie les prouesses technologiques, mettent-ils toutefois en garde, au risque de perdre de vue la perspective historique de cinq siècles de réflexion et d’expérimentations sur l’art de représenter les ruines pour en conserver durablement la mémoire. » Un enjeu auquel ils entendent également apporter des réponses.

Contacts :

veronique.picard @ univ-pau.fr
jean-francois.bernard @ univ-pau.fr