2017-03-ProjetPassFront

Le projet "Passages et frontières en Aquitaine (XIXe-XXIe siècles)"

Le projet Passages et frontières en Aquitaine (XIXe-XXIe siècles) centre la réflexion sur des aspects de l’immigration en Aquitaine relativement peu explorés et envisage l’histoire et la patrimonialisation de quelques-uns des lieux significatifs par lesquels les migrants (émigrants, exilés, réfugiés, contrebandiers, travailleurs) ont transité en Aquitaine, depuis le début du XIXe siècle. L’approche, non exhaustive, privilégiera certaines époques et certains lieux.

Ces lieux de transit, lieux de contrôle, de rétention, voire de sédentarisation plus ou moins durable, se situent, pour certains, aux frontières proprement dites : c’est le cas des routes de contrebande, postes de douane ou « dépôts-frontières ». D’autres, plus éloignés des frontières terrestres, sont plus ou moins spécifiquement mobilisés par les migrants dans leur mobilité : ports, gares, aéroports, routes nationales. Enfin, il y a les lieux destinés au séjour des migrants, souvent caractérisés par des formes de précarité parfois durable : « dépôts », camps, regroupements, bidonvilles, mais aussi hôtels et garnis.

Ces lieux de passage ont fait l’objet d’un traitement mémoriel et historique contrasté. Si, pour ces parcours migratoires, les ports – et plus particulièrement celui de Bordeaux – ont été étudiés, les autres l’ont été nettement moins. S’il peut exister, ici et là, des études d’érudits locaux, en revanche, il n’existe pas de publication récente d’ensemble. Il existe donc un réel besoin de recherche historique, justifié par l’existence de fonds parfois importants dans les archives départementales. L’histoire des dépôts de réfugiés, des groupements et campements de travailleurs étrangers pendant la Première guerre mondiale, des camps de travail (Bergerac), des camps de « rapatriés » (Bias, Sainte-Livrade) reste encore très largement à écrire. Les filières d’émigration, le rôle transitaire de l’espace aquitain ou, à une autre échelle, les lieux de transit, n’ont été que partiellement abordés par les historiens.

C’est donc essentiellement autour des expériences migratoires et des lieux de transit – de leur histoire et de leur patrimonialisation –  que s’organiseront les travaux d’une équipe pluridisciplinaire composée de chercheurs français et espagnols et financée par le laboratoire ITEM de l’UPPA, le Conseil régional d’Aquitaine, le Rahmi et le musée d’Aquitaine à Bordeaux.

Une politique volontariste de diffusion et de valorisation de la recherche auprès d’un large  public sera menée :

  • une collecte exhaustive dans les archives publiques et privées (départementales, nationales) sera lancée et fera l’objet d’une publication ;
  • une vaste bibliographie collaborative et une cartographie des lieux de transit seront réalisées et disponibles sur les sites internet des partenaires ;
  • deux expositions itinérantes sont prévues : l’une est déjà montée (Sala de Espera, composée à partir des travaux du photographe Gabriel Martinez sur les immigrants portugais en gare d’Hendaye, musée d’Aquitaine), l’autre sera une création originale.