Phytocaptor : de l’idée à la fabrication
Ingénieure de recherche à l’IPREM, Corinne Parat développe un capteur destiné à détecter la présence de pesticides dans l’eau. Le projet devrait déboucher à terme sur une création d’entreprise.
Géologue de formation, titulaire d’une thèse sur la pollution des sols, Corinne Parat mène depuis une dizaine d’années des travaux de recherche en lien avec la spéciation des métaux et l’électrochimie. Jusqu’au Spring Camp Entrepreneuriat organisé par E2S UPPA en mai 2019 à Capbreton, l’ingénieure de recherche de l’IPREM n’avait jusque-là jamais eu ne serait-ce que l’idée de monter un jour son entreprise.
« Je me suis inscrite un peu par hasard à cet événement, juste avec l’intention de présenter mon projet de recherche. Finalement, l’émulation du groupe aidant, j’ai eu comme un déclic. Après tout, me suis-je dit, qu’est ce que je risque à me lancer dans l’aventure entrepreneuriale ? »
Lauréate du Spring Camp E2S UPPA
Lauréate du premier prix du Spring Camp E2S UPPA 2019 pour son projet Phytocaptor, dorénavant accompagnée par un coach, la chercheuse s’est depuis engagée dans une démarche au long cours avec en ligne de mire la création d’une société commerciale. « Je raisonne maintenant en TRL [Technology Readiness Level]. C’est une échelle utilisée pour évaluer le niveau de maturité d’une technologie comprenant neuf paliers, depuis les premiers travaux de recherche jusqu’à son application. J’en suis aujourd’hui au troisième palier, à la preuve du concept, c’est-à-dire au-delà du niveau requis pour une publication scientifique. » L’objectif consiste à élaborer un capteur innovant, de la taille d’une lampe torche, pour détecter in situ, en temps réel et à moindre coût, des résidus de pesticides fréquemment retrouvés dans les eaux tels que le glyphosate, l’atrazine ou le métolachlore. Est-il nécessaire de préciser que les enjeux environnementaux sont immenses ?
Des perspectives commerciales vertigineuses
Pour mener à bien son ambitieux projet, Corinne Parat a besoin dans un premier temps de modifier la surface de travail d’une électrode sérigraphiée par une molécule biologique capable de reconnaître sa cible. Cette première étape est menée en collaboration avec la société Novaptech à Bordeaux. L’étape suivante consistera à rendre le biocapteur intelligent et à développer un logiciel capable de recueillir les données en continu. Il ne restera plus ensuite qu’à passer à la fabrication industrielle des capteurs, avec l’aide d’une entreprise comme Syclope Electronique à Sauvagnon qui a déjà travaillé avec Corinne Parat pour concevoir cette fois-ci un capteur de métaux.
Sur le papier, les perspectives commerciales du Phytocaptor sont vertigineuses. Aucun appareil portatif n’existe aujourd’hui pour prendre des mesures sur place et en temps réel. Et pas moins de 50 000 sites sont susceptibles d’utiliser demain ce biocapteur.
Contact : corinne.parat @ univ-pau.fr