Parution de l'ouvrage "Continuités et ruptures des sources du savoir sur l'Afrique aux 17e et 18e siècles"Sous la direction de David Diop
Parution de l'ouvrage Continuités et ruptures des sources du savoir sur l'Afrique aux 17e et 18e siècles, Les Cahiers du GRREA 17/18, numéro 1, aux éditions Nicolas Malais, sous la direction de David Diop.
Le Groupe de recherche sur les représentations européennes de l’Afrique aux 17e et 18e siècles (G.R.R.E.A 17/18) rassemble des enseignants-chercheurs de plusieurs nationalités qui ont souhaité travailler dans une perspective interdisciplinaire sur les représentations textuelles et iconographiques européennes de l’Afrique, à cette période. Ce groupe, animé par David Diop, est rattaché au Centre de recherche en poétique, histoire littéraire et linguistique (CRPHLL - EA-3003) de l’UPPA.
Si le G.R.R.E.A 17/18 peut contribuer indirectement à brosser le tableau historique de l’Europe des 17e et 18e siècles grâce au regard croisé d’historiens et de littéraires, ses travaux s’inscrivent également dans une démarche historiographique s’intéressant aux apports potentiels des relations de voyage européennes dans l’établissement d’une histoire de l’Afrique à l’Âge classique. Au-delà des préjugés qu’elle reconduit, la littérature viatique européenne peut s’avérer une mine de renseignements sur l’histoire politique, religieuse, économique et sociale de l’Afrique.
Comment fonctionne le passage d’un texte à un autre, d’une compilation à une autre ? Pour quelles raisons une source unique peut-elle être exploitée différemment dans plusieurs textes ? C’est dans cette perspective que le premier numéro des Cahiers du GRREA 17/18 présente des articles de synthèse sur les sources de savoirs sur l’Afrique du Sud, Madagascar et le Mozambique, zones moins étudiées que les façades occidentales de l’Afrique. Les populations Hottentotes de la région du Cap et les Madécasses de Madagascar se trouvent, en effet, sur la route des voyageurs qui se rendent aux Indes Orientales. Faisant relâche de quelques jours à plusieurs mois au Cap, à Madagascar ou à l’île de Mozambique, ces voyageurs, nourris par la lecture de leurs prédécesseurs, sont-ils condamnés, en vertu des contraintes du « genre » viatique, à rattacher leurs observations sur les autochtones au « déjà dit » dès lors qu’ils entreprennent de publier leurs récits de voyage ? Sous quelles conditions ont-ils pu, parfois, se libérer de sources dont le « pouvoir d’affirmation » fut extrêmement puissant aux 17e et 18e siècles ?