Journée d’Etudes : représentations du corps dans l’art « d’agit-prop » au théâtre et au cinémaMaison de la Recherche - Salle E412 - Université Toulouse Jean Jaurès
Le 6 févr. 2020
à partir de 9h30
Organisation H. Beauchamp (LLA-CREATIS, Toulouse) et S. Dreyer (ALTER, Pau)
Cette journée d’étude souhaite faire un état des lieux des activités artistiques associées à « l’agit-prop », notion employée dans différents contextes historiques, politiques et artistiques.
L’agit-prop, née après la révolution bolchévique de 1917, est un terme issu du russe agitatsia-propaganda, qui renvoie d’abord à la mission de communication politique du Département d’agitation et de propagande créé en 1920 par le nouveau régime. Pendant la guerre civile russe, l’art d’agit-prop se déploie principalement sous la forme de performances théâtrales (journaux parlés, procès fictifs, pièces l’agitation). S’organise alors en URSS tout un réseau de théâtres d’agit-prop plus ou moins institutionnels, qui influencent de nombreux groupes de théâtre européens. L’agit-prop se déploie également dans le domaine plastique (affiches, tracts, décors des « trains d’agitation ») et cinématographique.
Cela posé, il apparaît vite que l’agit-prop souffre d’une carence de définition hors du cadre strictement politique et théâtral de l’URSS des années vingt. Or, il est employé tout au long du XXème siècle et ses techniques sont utilisées dans des contextes très différents, associés à une urgence ou une actualité politique.
L’agit-prop pourrait alors aussi se penser en tant que forme ou que genre artistique, dont les enjeux idéologiques se réactualisent à différents moments historiques. Pour envisager les continuités comme les mutations de l’agit-prop depuis le début du XXème siècle, s’interroger sur les représentations du corps est une entrée fructueuse (des corps idéalisés, héroïsés et géométriques des affiches de propagande des années 1920 et 1930, au corps grotesque de ceux qui font l’objet de la satire des farces théâtrales de l’agit-prop, en passant par les corps aliénés au travail du cinéma militant des années 1960-1970), afin d’envisager plus largement la nature des liens entre l’art et l’idéologie dans des contextes où l’art est avant tout politique.
Programme
- 9h30 - Lucie Kempf : Le théâtre d'agit-prop en URSS (1918-1930)
- 10h00 - Victor Barbat (IEP Paris) : Le programme des rédactions mobiles du trust Soyouzkinokhronik à l'heure du Grand tournant (1929-1934)
- 11h00 - Clément Peretjatko (metteur en scène) : spectacle « Vané » et entretien
- 14h00 - Léonore Delaunay : Ce qui résiste. Manifestations matérielles et gestuelles du monde ouvrier sur les scènes sociales et révolutionnaires
- 14h30 - Muriel Plana (UT2J) et Karine Saroh (UT2J) : Réactualisation de l'agit'prop' dans la création féministe contemporaine : Contra de Laura Murphy et Les Petits Bonnets de Pascaline Herveet
- 15h30 - Olivier Hadouchi (chercheur indépendant) : Cinémas d’agitation du tiers-monde en lutte
- 16h00 - David Faroult (ENS Louis Lumière) : Les traces de l'Agit-prop chez Rivette