2017-03-JourneesPierrePourdieu

15ème édition de "L’œuvre de Pierre Bourdieu en pratiques"Lasseube - Pau

15ème édition de L’œuvre de Pierre Bourdieu en pratiques, du 4 au 6 avril 2017, organisée par l’association PauSes, la fédération de recherche Espaces, Frontières, Métissages et les laboratoires I.T.E.M. et PASSAGES de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour.

Ni gauche, ni droite ! Existe-t-il encore un vote de classe ?

Nombre d’observateurs de la société et de la sociologie électorale semblent se satisfaire de l’idée selon laquelle, il n’y a aurait plus désormais, dans la "modernité" politique de vote de classe. Est-elle réaliste? Si oui, dans quelle mesure ? Pour quels aspects ? Telle est la question de départ de la 15ème édition de L'oeuvre de Pierre Bourdieu en pratiques qui se déroulera du 4 au 6 avril 2017.

Croisant sciences politiques et sciences sociales, il s’agira d’observer le clivage politique entre droite et gauche, ainsi que la (les) politique(s) et les votes, au prisme des sciences sociales. En effet, "le champ politique" est le lieu où s'engendrent, dans la concurrence entre les agents qui s'y trouvent engagés, des produits politiques, problèmes, programmes, analyses, commentaires, concepts, événements, entre lesquels les citoyens ordinaires, réduits au statut de "consommateurs", doivent choisir, avec des chances de malentendu d'autant plus grandes qu'ils sont plus éloignés du lieu de production. Le champ politique est le champ suprême, le champ des champs sociaux. En tant que champ, il est un espace de rapports de positions relatives, et partant, un espace de rapports de force. Champ le plus hautement symbolique, il est le lieu de la lutte pour la reconnaissance et la définition légitime de ce qui, dans l’espace social général, peut, doit recevoir son "onction", être élevé à la dignité de question politique, être inscrit à l’ordre du jour de l’agenda politique.

Toutefois, en démocratie, il est le champ qui par construction principielle, devrait refléter l’état du champ social général. Or, on assiste à l’autonomisation du champ politique, dont Pierre Bourdieu rappelait, qu’à la différence de celle des autres sous-champs sociaux, manifestation du processus normal et a priori favorable à l’émancipation individuelle, de différenciation sociologique, elle contrevenait aux principes démocratiques qui exigent que ce champ exprime le plus fidèlement possible l’état des rapports sociaux.

Quelles sont les relations de cette autonomisation du champ politique avec l’affaiblissement, voire le brouillage, désormais multi-décennal, d’une distribution classique de l’électorat avec, singulièrement, la montée de l’abstention, tout particulièrement parmi les membres des classes populaires dont le vote Front National n’arrive qu’en seconde position des "préférences" politiques ?

Comment s’articule-telle à la dé-réalisation des classes populaires, au sens de déconstruction progressive de la conscience d’en être membre, de leur dé-mobilisation politique, soulignant alors l’importance décisive des conditions sociales de possibilité d’une capacité politique, à l’édification desquelles les partis politiques, les syndicats, les "mouvements de jeunesse" contribuaient (davantage) auparavant.

Comment la fabrication d’une opinion politique (impliquant des choix quant à l’organisation de la vie sociale) dépolitisée (présentée efficacement comme relevant de la nécessité technique, par exemple à propos des retraites, de la libéralisation du commerce international, de la construction de prisons…) joue-t-elle son rôle ?

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